Brins d'elle

Dans la vraie vie, il y a aussi ces instants ou ces annonces nous terrassent, nous glacent, et ou plus rien d'autre ne semble avoir d'importance apres ces secondes de blanc. L'espace d'un court moment, c'est comme si la terre s'arrêtait de tourner, et le temps se figeait, comme un chaos dans ma tête ou tout s'écroule. Il n'y a plus de règles, il n'y a plus de repère, nous ne sommes vraiment rien, il n'y a rien a faire parce qu'au final tout part en fumée. C'est une loi, c'est la vie, c'est la fatalite. C'est le destin comme on dit parfois. Les compteurs sont à zéro, black out. Impossible, incroyable, inimaginable, en quoi croire puisque la vie n'est rien, puisque la vie est partie ? Reste le vide, l'immensité à combler, des bouées à trouver pour ne pas couler.

Le "Pourquoi" est une grande question, le "comment" vient juste derrière. Je reste sans voix, sans réaction, figee par le manque déjà présent.

Nous savons tous que la vie ne tient à rien, mais c'est dans ces instants precis que ça me saute furieusement au visage. J'ai envie de serrer dans mes bras tous ceux que j'aime, d'être là pour eux au présent, de profiter des vivants.

Je suis profondément triste et les larmes ruissellent jusque dans mon cou.

Il y a des jours où il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre que ça se passe. Ces jours où tout devient insupportable et compliqué. Tout s'emmele, s'enchaine et ça devient très vite trop. Trop pour moi, et trop c'est trop !!!

C'est une goutte d'eau qui fait déborder le vase. Me voilà entrain de péter les plombs. Bonne fête Eric !!! Je suis une autre ? Nous sommes deux en moi ?? Je ne sais pas ??

Ca monte, ca monte, ca pète, puis la pression redescend, mais j'ai envie de profiter de l'occasion qui m'est donnée pour en retirer quelque chose. Quoi faire ? Se servir de ce qui se présente pour avancer ?

Partir,

lâcher prise,

souffler,

prendre le large,

ne pas se soucier,

oser,

s'autoriser,

regarder ailleurs,

ne faire que pour soi,

faire autre chose,

voir plus loin,

se poser et,

poser les choses.

C'est là, seulement là, a ce moment que les choses deviennent plus simples.

La vie est comme un arc en ciel, il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.

J'ai d'abord vu le rouge, le noir, puis le gris et c'est en fuyant la maison prenant le large que j'ai enfin vu le reste de la palette et ses nuances.

En rentrant, apres avoir profité du calme, du vide et de leur absence, il y avait plein de jolies couleurs, les douces, les flamboyantes et lumineuses qui rendent la vie belle.

La vie est belle parce qu'ils sont là tous les 3, je ne l'oublie pas et même s'ils sont parfois chiants et saoulants pénibles à supporter, je suis heureuse du bonheur qu'ils apportent à ma vie de femme et de mère.